Battlestar Galactica (2003) / Ronald D. Moore - 2003
The day comes when you can't hide from the things that you've done anymore - William Adama
Sans parler de la série originelle Galactica, un peu vieille pour moi, un peu d'attention au pilote de 3h m'a suffit pour m'accrocher.
L'histoire, plutôt basique, est simple à visionner, mais plus compliquée à expliquer. En gros, les humains ont créé des robots, les Cylons, pour leurs basses tâches. Au bout d'un moment, ils se sont rebellés, ont déclarés la guerre, se sont fait botter le cul (avec bien du mal quand même) et se sont écrasés pendant 40 ans. Sauf qu'ils ont réussi à évoluer, à travers 12 modèles à forme humanoïde (et chacun de ces modèles possédant un nombre de copies illimité), ce que les humains ne savent pas. Un de ces modèles, le Numéro 6 soit une blonde sculpturale, séduit un des plus grands scientifiques humains (Gaius Baltar), lui pique les codes de lancement des missiles nucléaires de la Défense, et hop! Baboum, l'humanité est réduite à 50000 SDF.
D'où l'obligation de fuir pour pas crever bêtement. Et d'essayer de trouver une nouvelle planète pour se reconstruire. Mythique de préférence, la planète. Genre, la Terre.
Au milieu de ces 50000 survivants, tous parqués dans des vaisseaux, se tient le Galactica, vaisseau militaire de classe Battlestar, un des 9 créés il y a bien longtemps, et relique d'un temps révolu, où tout y est manuel pour parer à tout piratage informatique. A sa tête, le major William "Husker" Adama et son second, le colonel Saul Tigh.
Problème: la tragédie Adama. Triangle: père/fils/frère décédé.
En effet, Adama a un fils, Lee "Apollo" Adama, et celui-ci le tient pour responsable de la mort de son inexpérimenté pilote de frangin. Second problème: Kara "Starbuck" Thrace, bûcheronne, rebelle à toute autorité, meilleure pilote de toute la flotte mais aussi ancienne fiancée et instructrice de vol du décédé en question. Et qui lui a filé le diplôme de pilote en cadeau non mérité (EP 1x04-05, Act Of Contrition-You Can't Go Home Again).
Bref, il n'y a pas que du combat spatial et des bestioles extra-terrestres dans la SF (on n'est ni dans Stargate SG-1, ni dans Star Truc. Il subsiste tout de même régulièrement des batailles épiques, où des tonnes de vaisseaux s'étripent dans l'espace sur fond de tambours tribaux (et où il y a, généralement, autant de pertes du côté des gentils et des méchants). Mais force est de constater qu'ici, le traitement est humain, et les problèmes souvent internes.
D'où une audace rarement vu dans une série, et des scénarios nous rappelant très souvent la brulante actualité (la saison 3 et ses relents d'invasion en Irak en est le parfait exemple). On trouve ainsi des élections truquées (EP 2x19-20 Lay Down Your Burdens Part 1 & 2), du marché noir (EP 2x14 Black Market), des réminiscences d'expériences nazies (EP 2x05 The Farm), des militaires qui tirent sur les civils pour les calmer (EP 2x02 Valley Of Darkness), de la manipulation de médias (EP 2x08 Final Cut), des grèvistes directement envoyés au trou (EP 3x16 Dirty Hands), j'en passe et des meilleures. En gros, c'est sombre, et on n'est pas là pour se marrer.
C'est là où la série est vraiment fantastique : dans son absence totale de concessions.
Opposant régulièrement la force militaire au gouvernement en place (même à 50000, il faut encore des lois, et c'est la maîtresse d'école qui écope de la place de Président, si si) (EP 1x12-13 Kobol's Last Gleaming), c'est aussi un climat de tension paranoïaque que le show installe, n'oubliant jamais que l'homme est un loup pour l'homme (Cf l'arc triple autour du Pegasus, EP 2x10 Pegasus, 2x11-12 Resurrection Ship Part 1 & 2, certainement parmi les meilleurs de la série). En effet, vu que le sauveur de l'humanité (notre Gaius adoré) est à l'origine de la perte de l'humanité, où trouver un peu de réconfort ? Pas dans le peu de survivants restants, trop occupé à se plaindre. Pas dans la religion, personnifiée par la Présidente qui en devient quasiment Jesus himself. Pas dans l'armée, trop carrée dans sa hiérarchie. Encore moins chez son prochain, vu que celui-ci est un Cylon potentiel (je vous laisse imaginer l'état des ongles et du pied de la table en bois quand un personnage ne se fait ne serait-ce que vaguement soupçonné d'en être un). Ils ont d'ailleurs leur épisode dédié, changeant complètement la donne au passage, tout en achevant des les humaniser, EP 2x18 Downloaded.
Ceux-ci, à la fois sorte de Nemesis et de personnification de l'étranger, ramènent clairement à l'idée que c'est bien l'homme qui crée ses propres problèmes. Mais, c'est ils sont surtout un moyen pour les scénaristes d'amener un racisme primaire qui aura plus d'une fois des conséquences (on passera les tonnes de "toaster" lancés à l'égard des Cylons pour se souvenir surtout de l'EP 1x08 Flesh And Bone, qui nous fait revenir au temps de la controverse de Valladolid, et de l'EP 2x10 Pegasus - eh oui, encore - où c'est carrément un viol qui est laissé perpétré).
Se posant donc comme le renouveau de la SF, qui campait jusqu'ici au milieu des acquis type "on se télé transporte sur Xuluq31, on neutralise les preneurs d'otages Zorglubiens et on récupère la Porte de la Lune étoilée pour repartir chez nous", c'est une saga SF à hauteur d'homme qui étend ses ailes devant nos yeux, prenant de l'ampleur au fil des épisodes.
Portée par une interprétation sans faille jusque dans ses plus petits rôles, mais surtout dans ses rôles principaux (Edward James Olmos en tête), épaulée par une mise en scène nerveuse et éclairée (cf le plan circulaire final de l'EP 2x10 Pegasus) et par des SFX toujours efficaces, soutenue par une musique tour à tour orchestrale puis tribale (avec en point d'orgue The Shape Of Things To Come, Something Dark Is Coming, Prelude To War, Storming New Caprica et Violence And Variations ), originale jusque dans son générique (qui comprend une première partie commune à tous les épisodes, puis une deuxième contenant un montage ultra serré d'images de l'épisode en cours), cette série ne souffre que d'une seule chose: être uniquement diffusée en France sur Sci Fi.
Heureusement, la sortie DVD s'est faite dernièrement chez Universal.
Le pilote est trouvable à l'unité (Pilote de 3h + doc de 25 minutes), la saison 1 en coffret de 4 DVD (13 épisodes de 42 minutes + 6 docs de 10 minutes + 1h de scènes coupées à ne pas négliger) et la saison 2 en coffret 6 DVD (20 épisodes de 42 minutes + l'EP 2x10 Pegasus en version de 55 minutes + l'EP 2x20 Lay Down Your Burdens Part 2 en version de 65 minutes + 2h de scènes coupées, à ne toujours pas négliger).
10 webisodes (The Resistance) de quelques minutes ont été diffusés par Internet (et ont fait pété les scores de downloads au passage).
La saison 3 (20 épisodes) s'est achevée (le final a été diffusé le 25 mars 2007) sur Sci Fi USA, et une 4ème saison de 22 épisodes a été définitivement confirmée, et elle pourrait être la dernière.
Deux films sont annoncés en direct-to-DVD (un sur Caprica, et un situé entre la saison 3 et la 4), et un jeu vidéo online se prépare à sortir sur Xbox360 (après le shoot médiocre déjà dispo sur PS2).
Note : 94 %
Critiques des spectateurs
Les 2 sites énoooormes sur la série:
battlestar-galactica.fr
battlestargalactica-online.com
Une analyse très intéressante faite sur la série
Enfin, l'excellent dossier fait par Ecranlarge.
laure, Posté le jeudi 22 février 2007 13:31
désolé j'ai pas eu le courage de tout lire, mais juste assez pour savoir de quoi ca parle. mais si tu dis que cette série est bien on peu que te croire. biz